Une analyse sur le “Convoi des Libertés”
L’épisode bruxellois du « Cortège de la Liberté » de lundi dernier vaut la peine d’une analyse en profondeur tant il est riche en enseignements sur plusieurs points et permet certaines réflexions. C’est dans ce cadre que le Centre Solidariste d’Etudes et de Formation a publié ce document.
L’alignement des médias sur le pouvoir.
On a pu le constater de différente manière
- Reprise par plusieurs journaux des mêmes éléments péjoratifs de langage du genre “auto proclamé cortège de la liberté”
- Communication répétée sur les risques que courraient les contrevenants à l’interdiction de manifester et sur l’annonce d’un très grand déploiement de forces de police, en vue de décourager les éventuels participants
- A l’issue de la journée, une satisfaction avérée et affichée par des journalistes du fait que les actions entreprises furent limitées au niveau du nombre de participants
L’état d’esprit des activistes
Que les choses soient claires, toute personne qui s’engage dans ce genre d’activités est bien évidemment à féliciter. Mais on doit néanmoins bien noter beaucoup de naïveté parmi les participants. Naïveté qui permet aux autorités d’imposer leur propre tempo lors de ce genre d’action.
On constate aussi le contraste entre le fait d’appeler à la révolution mais d’hésiter peu de temps après de forcer, sans violence d’ailleurs, un maigre cordon policier.
Les mouvements spontanés
Ces types de mouvements se sont multipliés ces derniers temps, avec en point d’orgue le mouvement des gilets jaunes.
Mais ils ont tous été sans lendemain. Pourquoi donc? Eh bien car le concept de “leaderless revolution” (la révolution sans leader), si elle a des avantages (plus difficile pour les autorités à anticiper et à réprimer n’ayant pas de « chef » à attaquer pour déstabiliser le mouvement) a aussi l’énorme désavantage de ne pas être guidé par une stratégie à long terme et ne peut que difficilement coordonner les militants. On l’a encore nettement remarqué lors du « Convoi des Libertés » de ce lundi.
Sans compter que ce genre d’initiative peut rapidement être manipulée par des forces tout à fait contraire aux idéaux défendus à la base. Elle peut même être sabotée de l’intérieur[1].
De plus, et on l’a encore vu cette fois-ci, il faut aussi éviter de copier-coller des phénomènes qui ont lieu dans des pays avec des sociologies, des mentalités et des situations sociopolitiques TRES différentes des nôtres.
Quelles leçons à tirer ?
Il existe dans nos populations, et on l’a vu avec les récentes et massives manifestations contre les mesures sanitaires, une colère montante contre les ” élites” politico-médiatiques et financières.
Les gens se méfient de plus en plus des organisations centralisées et de nature politique. Mais manifestement, ils n’arrivent pas à s’auto-organiser de manière efficace
Et on en revient à ce que NATION a toujours théorisé, et parfois mis en pratique comme avec les gilets jaunes en Belgique. A savoir que dans nos sociétés, le but d’un mouvement de type révolutionnaire doit être de former sur un plan politique et activiste, un certain nombre de militants pouvant justement encadrer ce genre de mouvements spontanés.
Quant aux “grands” partis de type populiste, leur pire échec n’est pas de n’être jamais arrivé au pouvoir, malgré leurs reptations devant le politiquement correct.
Leur pire échec, voir faute, c’est qu’30 ans de vie parlementaire, avec des moyens financiers imposants, ils ne se sont jamais donné les moyens d’agir sur ce type de mouvement populaire.
En conclusion, la priorité doit être la permanente construction d’un outil d’action politique et sociale !
Centre Solidariste d’Etudes et de Formation
[1] C’est d’ailleurs la théorie défendue par nos amis du Mouvement Civitas sur les événements de ce lundi à Bruxelles
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