Les leçons qu’il faut tirer de la guerre perdue du Haut-Karabagh!
La guerre qui vient de se terminer (temporairement ?) au Haut-Karabagh est en fait terriblement porteuse de leçons sur les, parfois dures, réalités de la géopolitique.
D’abord sur le fait que ce n’est pas que l’Arménie qui a perdu cette guerre mais bien aussi l’Europe puisque, outre le fait qu’une fois de plus l’UE n’a en rien pesé sur les événements, cette défaite arménienne permet à la stratégie néo-ottomane d’Erdogan d’encore marquer des points.
Ensuite sur les raisons pour laquelle, l’Arménie a perdu cette guerre. Rappelons que le premier ministre actuel a pris le pouvoir, voici deux ans, après une sorte de révolution orange « à la Soros ». Avec comme résultat immédiat, le refroidissement des relations avec les deux pays qui avaient soutenu l’Arménie au moment de la première guerre du Karabagh en 1994 : l’Iran et la Russie. Les nouveaux dirigeants arméniens faisant par contre, les yeux doux aux USA, à l’OTAN et à Israël. Le problème est que les espérés nouveaux protecteurs de l’Arménie ont refusé de le protéger. Pire encore dans le cas d’Israël, puisque l’état hébreux a massivement armé les Azéris, leur fournissant entre autres une quantité industrielle de drones de combat. Drones qui ont infligé de lourdes pertes aux troupes arméniennes. Et bien évidemment, quand l’Arménie s’est du coup retournée vers les Russes et les Iraniens, l’accueil fut assez « froid » et le soutien assez limité. Même si la Russie a clairement joué un grand rôle dans la réalisation du cessez-le-feu.
Cela nous aura justement aussi rappelé l’hypocrisie et le cynisme de certains pays comme Israël qui nous la joue souvent «allié de l’Occident contre les islamistes » mais qui ici a soutenu une coalition musulmane contre une population chrétienne.
Cynisme également du premier ministre arménien qui a refusé d’engager directement son armée régulière dans les combats, laissant les forces militaires de la République d’Artsakh (nom arménien du Karabagh) soutenir seules le gros des combats. Il fallait prévoir la défense du territoire arménien, répondront certains. Peut-être ? Où bien, les maîtres mondialistes du gouvernement arménien ont demandé de ne pas trop en faire afin de satisfaire les Turcs…
Autre leçon, cette guerre n’était pas une simple guerre entre pays pour des contentieux territoriaux. Non, il s’agissait d’un conflit d’une coalition islamique contre un peuple ressenti comme « occidental » dans cette partie du monde. Pour rappel, du côté azéri, on a pu voir de nombreux « conseillers militaires » turcs, mais aussi des djihadistes venus de Syrie et même des membres des forces spéciales du Pakistan. Le but ultime étant bien d’épurer ethniquement cette région, de toute présence de tradition chrétienne.
On a également pu constater que les USA ne contrôlent plus les Turcs, puisque le cessez-le-feu que les Américains avaient tenté d’imposer voici 2 semaines, n’a pas tenu une heure.
Enfin, et désolé pour ceux dont on va briser les illusions, mais cette guerre nous a appris qu’il ne faut compter que sur nous. Que l’éventuel « grand frère » russe ne défend que les intérêts russes… Et quelque part, c’est normal.
C’est aux Européens à redevenir une puissance politique, diplomatique et militaire. Car, n’ayons aucune illusion, c’est aussi l’Europe qui fut visée dans cette guerre. Et ça, c’est la leçon n°1 à en tirer !
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