L’arnaque de hausse des prix et de la pénurie des céréales!

Il semble, après une petite enquête, que l’on nous mène en bateau à propos des augmentations exorbitantes et de la “pénurie” des céréales à cause de la guerre russo-ukrainienne. La réalité est que le prix du blé et d’autres céréales augmente depuis 2018 et que le conflit en Ukraine permet encore de faire exploser cette augmentation. 

Voici un exemple : en 2018, le blé coûtait 150 euros la tonne. Début 2022, il coûtait 270 euros la tonne, et avec la guerre en Ukraine, le prix dépasse les 400 euros la tonne. Selon les “experts”, la hausse des prix de l’énergie aura pour conséquence que ces prix vont encore augmenter, le pain sera bientôt un produit de luxe. Il est également question de “pénuries” de céréales, à cause de “l’invasion russe en Ukraine”, mais est-ce la vérité ? 

Voyons donc quelques éléments liés à la culture et aux exportations des céréales et du blé en particulier : le 30 août 2022, le “Brave Commander” (un cargo affrété par l’ONU) achemine 23.000 tonnes de blé ukrainien vers la Corne de l’Afrique. D’autre part, il est dit après la visite du premier ministre belge De Croo que d’ici l’été, 60 navires ukrainiens vont livrer des céréales ukrainiennes au Soudan, au Yémen et à la Somalie, pays qui seraient en difficulté alimentaire et en pénurie de blé. Sauf que …le 20 octobre 2020 pour le Soudan, la Banque Africaine de Développement (BAD), affirmait que le Soudan enregistrait sa plus importante récolte de blé, soit quelque 1,115 millions de tonnes. Ensuite, en juin 2022 et on ne sait trop comment, le Soudan connaît une pénurie de blé alors que de nombreux agriculteurs soudanais se plaignent de rester avec des surplus de stocks de blé dans leurs fermes, qu’ils n’arrivent pas à vendre.

Pour le Yémen, il y a au nord-ouest de ce pays, des champs de blé qui s’étendent à perte de vue. Ces cultures sont-elles insuffisantes pour fournir le pays en farine ? On sait que le blé yéménite est ensaché en sac de 50 kg et amené par route vers les ports d’Hodeïda, de Salif et d’Aden. Où va ce blé si ce pays en manque ?

Pour la Somalie, un accord russo-turc permet d’envoyer “gratuitement” des céréales en Somalie et au Soudan, environ 500.000 tonnes, qui devraient remplacer le blé ukrainien. (source, Agence africaine ECOFIN). On sait que la Somalie connaît des problèmes dans son agriculture avec les sécheresses, et son conflit interne qui s’éternise, mais sans cela, et c’est le Comité International de la Croix-Rouge qui le dit, “la Somalie a un énorme potentiel agricole”. Selon le site Knoema Somalie-Céréales, en 2020, la Somalie produisait 177.226 tonnes de céréales, il est juste impossible de trouver les chiffres de l’approvisionnement domestique.

Mais de qui se moque-t-on, avec ces pseudo-pénuries et ces augmentations largement exagérées ?

Une enquête de NATION par Jean-Pierre Demol